Le fonds Attahadi, lancé par l'association Initiatives pour la protection des droits des femmes (IPDF) à Fès, est sur la bonne voie pour remplir les objectifs qui lui ont été assignés. Doté d'un montant de plus de 2 millions de DH, le fonds Attahadi financé par ONU Femmes (entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes), vise, sur une période de 3 ans, à améliorer les conditions économiques des femmes victimes de la violence basée sur le genre (VBG) usagères du centre multifonctionnel «Batha», géré par l'IPDF, en facilitant leur accès à des revenus stables et suffisants. Aujourd'hui, ce sont 30 femmes, porteuses d'idées de projets, qui ont été choisies pour bénéficier de ce fonds. Ambitieuses et pleines d'espoir, elles veulent à tout prix tourner la page d'un passé douloureux et se tourner vers un avenir prometteur et radieux. Ces femmes bénéficieront d'un soutien financier qui leur permettra de monter leurs projets et les mener à bien. Une fois leurs projets sur les rails, elles devront rembourser leurs crédits, pour réalimenter le fonds et permettre à d'autres femmes d'en bénéficier. Fatima, porteuse d'un projet de couture et de broderie, espère que ce projet l'aidera à devenir une femme indépendante financièrement en lui procurant une source stable de revenu. Même son de cloche chez Dounia, porteuse d'un projet de crémerie, qui compte sur le soutien financier du fonds Attahadi pour l'aider à retrouver une vie normale et subvenir ainsi à ses besoins ainsi qu'à ceux de sa famille. Outre le soutien financier, le fonds Attahadi accorde un grand intérêt à l'autonomisation des femmes, à travers le renforcement de leur pouvoir et de leur leadership au niveau social et économique, et ce, à travers 2 axes relatifs à l'insertion économique et à l'accompagnement psychosocial. Le premier axe consiste en un service d'accompagnement individualisé des femmes, les aidant à développer et à gérer leurs activités ou à s'insérer directement dans le marché de l'emploi. Pour ce qui est du deuxième axe, il comprend une chaîne de services intégrée pour l'accompagnement psychologique, social et juridique des femmes victimes de VBG. Il s'agit également de promouvoir la mobilisation et la promotion des capacités des femmes elles-mêmes pour renforcer leur pouvoir collectif, les rendre aptes à revendiquer leurs droits et à lutter contre la VBG.
Ateliers thématiquesCes axes sont déclinés en 10 ateliers thématiques, dont les 2 premiers viennent d'avoir lieu le 18 juillet au centre multifonctionnel Batha. «Ces 2 premiers ateliers ont pour thématique les relations de genre. Ils s'inscrivent dans le cadre du volet psychosocial. Dans le cadre du même volet, les autres ateliers seront relatifs aux droits fondamentaux des femmes, à la participation des femmes à la vie publique, ainsi qu'à la communication non violente. Le deuxième volet, qui concerne l'insertion économique, comprend pour sa part des ateliers autour de thématiques telles que la comptabilité, la gestion ou encore l'initiation au monde entrepreneurial», précise Hanane Souabni, coordinatrice du service «aide et accompagnement» au centre multifonctionnel Batha.
À noter que l'IPDF accueille chaque année 1 200 femmes victimes de VBG, dont près de 40 femmes avec deux enfants au maximum chacune, sont hébergées au sein du centre multifonctionnel Batha pour l'autonomisation des femmes. Deux sortes d'intervention sont utilisées dans le cadre du travail de l'IPDF. Il s'agit d'abord d'un travail de proximité qui s'articule autour des différents services offerts aux femmes (accueil, écoute, orientation juridique, accompagnement médical, appui psychologique, formation professionnelle, insertion par l'économique, etc.). Ces différents services sont dispensés aux femmes d'une manière intégrée du fait qu'ils s'inscrivent dans l'approche féministe globale et sont considérés comme un objectif primordial. Parallèlement, L'IPDF fait un travail de plaidoyer visant le changement des lois discriminatoires qui ne sont pas en conformité avec les chartes et conventions internationales.
«ONU Femmes», l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, qui finance le fonds Attahadi, a été créée en juillet 2010 par l’Assemblée générale des Nations unies. Fidèle à la vision de l’égalité pour tous et pour toutes, inscrite dans la Charte des Nations unies, ONU Femmes œuvre, entre autres, pour l’élimination de toute discrimination à l’encontre des femmes et des filles, l’autonomisation des femmes, ainsi que l’égalité entre hommes et femmes en tant que partenaires et bénéficiaires du développement, des droits de l’Homme, de l’action humanitaire, de la paix et de la sécurité.
-* L’IPDF accueille chaque année 1 200 femmes victimes de VBG, dont près de 100 sont hébergées au sein du centre multifonctionnel Batha pour l’autonomisation des femmes.
-* Doté d’un montant de plus de 2 millions de DH, le fonds Attahadi, financé par ONU Femmes, vise, sur une période de 3 ans, à améliorer les conditions économiques des femmes victimes de la VBG et usagères du centre multifonctionnel «Batha».
-* Ce sont 30 femmes, porteuses d’idées de projets, qui ont été choisies pour bénéficier de ce fonds.
Provider / Source : Afaf Razouki, Le Matin