Le rideau est tombé sur le Festival de la culture amazighe

Avec au menu un plateau artistique des plus alléchants et un espace dédié au débat, à la réflexion et à l'échange culturel, le Festival de Fès de la culture amazighe a, encore une fois, tenu toutes ses promesses. Le public a eu ainsi rendez-vous du 5 au 7 juillet avec des concerts donnés par de grands noms de la chanson marocaine comme Najat Atabou, Abdelaziz Stati, Fatima Tihihit Banou, Majid Mourad, ou encore les groupes Lkwaser et Bhal Bhal, qui ont tous entrainé le public dans un enchainement de rythmes dansants et de mélodies envoûtantes. Les groupes espagnol Flamingo Tbalo et italien Trizzi Ridonna, ainsi que l'algérien Ali Amrane ont de leur côté apporté une touche de diversité au Festival, permettant au public de s'ouvrir sur de nouveaux styles musicaux. En plus des concerts, des lectures poétiques, des expositions de tapis et d'arts plastiques ont également attiré un large public, désireux de se familiariser avec les différentes facettes de l'art et de la culture amazighs. Le volet dédié au débat dans le cadre du congrès international sur le thème «Amazighité et Andalousie : droit d'appartenance et d'hospitalité», qui a connu la participation d'experts nationaux et étrangers et des leaders de la société civile, a été également l'un des moments phares du Festival. Ce congrès a représenté une opportunité pour les participants de discuter de questions liées aux échanges à travers l'histoire, ainsi qu'à la migration et la culture et leur contribution au développement et au dialogue euro-maghrébin. À la fin des travaux de cette rencontre, les participants ont souligné la nécessité de constituer des groupes de travail et de recherche maroco-espagnols qui collaborent, à travers des séminaires et des forums, pour documenter la mémoire partagée, appelant à inclure l'histoire de l'Andalousie dans les programmes scolaires. Les participants se sont également accordés sur l'importance d'établir un inventaire des publications les plus importantes sur l'Amazighité et l'Andalousie et de les traduire en langues amazighe et arabe, ainsi que d'accélérer l'introduction de l'amazighité dans la vie publique des Marocains. À noter que le président du directoire de Maroc Telecom, Abdeslam Ahizoune, a été la personnalité amazighe honorée cette année par le comité d'organisation du Festival pour ses efforts louables pour la promotion de la langue et culture amazighs et ses services rendus dans les domaines socio-économique, politique, sportif et technologique. De son côté, M. Ahizoune s'est dit très honoré de cet hommage, affirmant que la culture amazighe représentait une composante essentielle de l'identité nationale et un patrimoine partagé par tous les Marocains sans exception.

L’apport des Amazighs au patrimoine de l’Andalousie été au cœur du congrès international organisé dans le cadre du Festival de Fès de la culture amazighe. Hassan Laaguir, directeur de coopération et de recherche à la Fondation euro-arabe des hautes études de Grenade, a passé au crible les différents aspects de la contribution de la culture amazighe à la civilisation andalouse, que ce soit au niveau de la politique, de la culture et l’art, de l’architecture ou de la gastronomie. M. Laaguir a également conjugué, lors de son intervention, l’analyse historique et la lecture des empreintes des Berbères qui persistent toujours en Andalousie (toponymie, monuments historiques, manuscrits, etc.).

Fournisseur / Bron : Afaf Razouki, Le Matin